Vendredi 7 novembre 2025 - Bartleby’s café - Ajaccio
Bartleby, le scribe — Herman Melville (1853)
Présentation générale
Parue en 1853 dans le Putnam’s Monthly Magazine puis reprise en 1856 dans Les Contes de la véranda, Bartleby, le scribe (Bartleby, the Scrivener: A Story of Wall Street) est une nouvelle singulière de Herman Melville, souvent traduite sous divers titres. Œuvre atypique, elle a profondément influencé la littérature de l’absurde au XXᵉ siècle.
Résumé
Le narrateur, un notaire de Wall Street, engage Bartleby, un copiste d’abord exemplaire, discret et appliqué. Peu à peu, celui-ci adopte une attitude de retrait : à chaque demande, il répond invariablement — « I would prefer not to » (« Je préférerais ne pas ») —, refusant toute tâche, puis tout contact, jusqu’à demeurer immobile dans le bureau, vivant de biscuits au gingembre et refusant même son renvoi.
Portée philosophique et politique
La célèbre formule de Bartleby a inspiré les théoriciens de l’antipouvoir (notamment Toni Negri), qui y voient une stratégie de fuite active plutôt qu’une confrontation directe avec l’autorité. Ce refus tranquille suspend la logique de l’obéissance et devient un geste de résistance.
Des penseurs comme Deleuze ont repris l’idée d’une « fuite comme arme », et certains commentateurs, tels Noëlle de Chambrun et Tancrède Ramonet, y ont vu une critique du capitalisme naissant, préfigurant les bullshit jobs analysés par David Graeber.
Lors du mouvement Occupy Wall Street, la phrase « I would prefer not to » fut d’ailleurs reprise comme slogan emblématique de la désobéissance passive.
Pour Giorgio Agamben, Bartleby n’est pas un simple scribe mélancolique : il est l’allégorie de la puissance inemployée, de la parole qui suspend le pouvoir et du sujet qui habite l’espace de la possibilité pure.
Sa formule « I would prefer not to » est une parole dés-œuvrante, qui ouvre la voie à une pensée de la liberté au-delà de l’action et de la négation.
Vendredi 7 novembre au Bartleby’s Café à 18h, nous serons en compagnie de Julien Battesti et Dominique Memmi.
Une soirée placée sous le signe de '“Bartleby” de Melville, qui nous conduira de l’étude de Giorgio Agamben, "Bartleby ou la création", dont j’esquisserai une brève réflexion aristotélicienne sur la question de la puissance et de l’acte, jusqu’à l’ouvrage de Julien Battesti, "L’imitation de Bartleby", interrogé par Dominique Memmi, où se dessine la figure d’un Bartleby moderne, miroir d’une époque hésitant entre retrait et affirmation.
Au plaisir de vous rencontrer. Bartleby''s, café, 80 rue Cardinal Fesch, Ajaccio
Vendredi 13 février 2026 - Cité Grossetti - Ajaccio
Conférence - LA CONSCIENCE : ATOUT COGNITIF OU FACTEUR DE FRAGILITÉ ?
Neurosciences et réalisme spéculatif au service des thérapies
Nathalie Roudil Rebillout – Institut Noesis, centre de recherche, de formation, cabinet : thérapie, philosophie, art
QUELLE THÉRAPIE POUR UN MONDE EN MUTATION ?
Entre phénoménologie et réalisme spéculatif, cette intervention propose un déplacement du regard de l’expérience vécue vers un réel plus vaste, qui excède la conscience mais la traverse. Il s’agira d’interroger la thérapie comme une manière d’habiter le monde autrement, à la lumière des mutations contemporaines.
Sandrine Dahlem – Infirmière libérale, praticienne en thérapie d’activation de conscience, représentante du CITAC*
VISION MODERNE D’UN NOUVEAU CONCEPT DE TECHNIQUES BASÉES SUR L’ORIENTATION DE L’ATTENTION ET ACTIVATION DE CONSCIENCE
Modèles : Théorie de l’espace de travail global : la conscience serait ‘un théâtre mental » où certaines informations deviennent accessibles à de multiples systèmes cérébraux - Théorie de l’information intégrée : plus un système est capable d’intégrer et de différencier l’information, plus il possède un degré de conscience - Système par défaut - Agentivité - Proprioception -Neurones canoniques - Langage métaphorique et mobilisateur - *CITAC (collège international des techniques d’activation de conscience.
Michaël Sutter – Enseignant à l’Université de Vienne
QUELQUES ENSEIGNEMENTS D’UNE PERSPECTIVE ÉVOLUTIVE
À partir d’une lecture renouvelée de Darwin et des approches évolutionnistes contemporaines, M. Sutter montrera combien la perspective évolutive peut nourrir la compréhension de la condition humaine et soutenir une pratique thérapeutique ancrée dans le réel. Loin d’un réductionnisme biologique, il s’agira de penser l’évolution comme une source d’inspiration pour la psychologie et les sciences de la conscience.
Conférence - Lieu cité Grossetti, Ajaccio. 13 février ♥♥♥♥14h30 – 18h. Un apéritif sera offert à l’issue de la conférence. Participation : 20 euros.
Nombre limité de participants : 20 – Inscription obligatoire avant le 09 février afin d’organiser la logistique.
Contact : Nathalie Roudil Rebillout, coordinatrice de l’évènement - 06 23 61 57 69 - Institut.noesis@gmail.com
Avril ou mai 2026 - Exposition et conférences sur le thème de l’Archéologie de l’absence

