Archéologie de l’absence.
L’archéologie de l’absence est le projet en cours, d’une exposition collective en Corse, réunissant peintres, photographes, architectes et chercheurs autour d’une question essentielle :
Comment représenter ce qui n’apparaît pas, mais persiste — silencieusement — dans la mémoire, les mythes et les formes du monde ?
Le projet prend appui sur l’idée d’une absence fondatrice, celle d’un être ou d’un événement qui n’a peut-être jamais eu lieu, mais dont le nom, les traces et la résonance ont façonné l’imaginaire collectif. La figure légendaire d’Ugo Colona participe au projet. Le mythe est si présent depuis son absence formelle.
L’archéologie de l’absence ne cherche pas à combler le vide, mais à lui donner une forme habitable.
Elle invitera à percevoir autrement — à reconnaître dans le silence des choses une présence inépuisable.
L’art y devient non pas la trace de ce qui fut, mais l’ouverture vers ce qui, peut-être, n’a jamais été…
L’archéologie de l’absence
Contexte et concept de l’exposition
L’archéologie de l’absence propose une exposition collective réunissant artistes, photographes, chercheurs, scientifiques, architectes et historiens autour d’une question essentielle :
Comment représenter ce qui n’apparaît pas, mais persiste — silencieusement — dans la mémoire, les mythes et les formes du monde ?
Le projet s’enracine dans l’idée d’une absence fondatrice : celle d’un être, d’un site, d’un sol, d’un lieu ou même d’un événement qui n’a peut-être jamais eu lieu mais dont la rumeur, les traces ou le nom ont façonné notre imaginaire collectif.
La figure d’Ugo della Colonna, prince mythique de Corse dont l’existence demeure indémontrable, incarne ce paradoxe d’un vide générateur ; là où la fiction s’avère plus durable que la preuve, là, où la mémoire s’enracine dans le manque.
L’exposition et les rencontres exploreront cette tension subtile entre ce qui se retire et ce qui se révèle ; la présence du vide, la persistance de l’effacement, la vibration du monde dans l’entre-deux du visible et de l’invisible.
Il ne s’agit ni de reconstituer un passé perdu ni d’anticiper un futur incertain, mais de sonder la manière dont l’absence agit — comme force, comme forme, comme champ d’intensité — au cœur même du réel.
L’absence : création d’un monde perceptible
Le terme absence, du latin abesse — « être loin, séparé de » — désignera pour nous, moins un manque qu’un lieu vivant, un espace où le monde se manifeste dans le retrait.
L’absence ouvre un écart habité, un espace où quelque chose existe sans se manifester pleinement. L’absence crée de la « Présence ».
Le terme archéologie — du grec arkhê, l’origine, et logos, le discours — désigne l’étude des traces laissées par les civilisations disparues.
Au-delà de sa portée scientifique, ce terme évoque aussi une démarche de l’esprit. Une archéologie de la pensée qui consiste à fouiller les strates profondes de l’esprit ; elle exhume les formes anciennes du regard, du langage et du mythe qui continuent de modeler les représentations.
L’archéologie ne cherche pas à retrouver ce qui a été pensé ou voulu, mais les règles de formation qui ont rendu possible l’apparition de tel savoir, de telle pensée.
— Michel Foucault, L’Archéologie du savoir, Gallimard, 1969, p. 171.
Dans ce contexte, l’œuvre d’art n’est plus représentation mais expérience du retrait ; une révélation d’un monde qui a choisi de se dérober.
Les artistes, chercheurs, architectes et scientifiques invités s’aventureront dans cette zone d’indétermination où le visible et l’invisible conversent et prophétisent.
Les œuvres — peintures, photographies, installations ou travaux de recherche — chercheront moins à montrer qu’à laisser advenir, à rendre ainsi perceptible cette part du monde qui échappe à la conscience tout en la traversant.
Chaque phénomène, chaque apparition, chaque vestige amènent au seuil, un espace où la perception se dilate.
Ainsi comprise, l’absence n’est pas une privation mais une matrice de la profondeur dans ce qu’il garde d’inaccessible et de spéculatif.
C’est dans ce battement entre le proche et le lointain, entre ce qui se manifeste et ce qui se retire, que se tiendra notre rassemblement — au cœur de la Corse, entre terre et mer, rivières et lacs — pour éprouver la respiration du monde à travers ses mystères.
Les artistes et la pluralité des médiums
La diversité des pratiques — peinture, photographie, recherche, architecture, écriture — composera cette une polyphonie du retrait.
Chacun abordera l’absence selon sa propre sensibilité :
- par la lumière ou la transparence, où la forme s’efface à mesure qu’elle se révèle ;
- par la matière, la trace ou la ruine du motif ;
- par la superposition, le flou, le vide pictural, ou encore par la résonance du son et du silence.
Chaque participation viendra ancrer cette réflexion dans le temps long, rappelant que toute mémoire, même imaginaire, suppose une fouille patiente — une véritable archéologie de l’absence.
Les rencontres artistiques et conférences offriront un espace partagé, où ces différents médias se conjugueront pour révéler la densité de l’absence.
La Corse : territoire du seuil
L’archéologie de l’absence s’inscrira dans la géographie singulière de la Corse — territoire du seuil, suspendue entre eaux et montagnes, lumière et ombre, rumeurs et silences.
Ici, où même le paysage révèle et efface ce qui n’est plus ; les pierres gardent la mémoire d’un passage, la lumière se retire avant de se briller et chaque vallée, devient une chambre d’échos de voix absentes.
L’île n’est pas un décor : elle est une présence vibrante de voix, de visions, une résonance qui accueille l’histoire, la prolonge et la laisse respirer.
Objectifs culturels et appel à participation
L’archéologie de l’absence se veut un projet de rencontres et de partages, fondé sur la collaboration entre artistes, chercheurs, scientifiques, historiens et architectes.
Elle vise à :
- ouvrir un dialogue entre arts visuels, mémoire et territoire, autour d’une question universelle : comment rendre sensible ce qui se dérobe ?
- valoriser le patrimoine immatériel de l’île par la puissance évocatrice des formes contemporaines ;
- encourager la recherche transdisciplinaire et la spéculation esthétique ;
- relier mythes et légendes corses à une réflexion contemporaine sur le monde et ses zones d’ombre.
Un appel à participation est lancé à celles et ceux qui souhaitent explorer la thématique de l’absence, dans la diversité des médias et des approches.
Synthèse
L’archéologie de l’absence ne cherche pas à combler le vide. Elle invite à percevoir autrement ; à reconnaître dans le silence des choses une présence inépuisable. L’art et la parole deviennent non pas seulement la trace de ce qui fut, mais l’ouverture vers ce qui, aussi, n’a jamais été, et qui pourtant continue de vibrer — dans les corps, les paysages et les esprits.
À la fois exposition et recherche en partage, l’archéologie de l’absence est une traversée collective du visible et de son envers, une exploration de la richesse du monde et de ses manifestations.
Coordinatrice : Nathalie Roudil Rebillout
Représentante des Arts et des Lettres de France – Délégation Corse
institut.noesis@gmail.com | 06 23 61 57 69
Fiche synthèse – Projet : L’archéologie de l’absence
Exposition et rencontres interdisciplinaires
Corse, 2026
Présentation du projet
L’archéologie de l’absence est une exposition collective assortie d’un programme de rencontres interdisciplinaires associant artistes, chercheurs, architectes, scientifiques et historiens.
Le projet interroge la manière dont l’absence agit dans le monde contemporain — non comme vide ou perte, mais comme principe de forme, de mémoire et de perception.
S’inspirant de la figure d’Ugo della Colonna, prince mythique de Corse dont l’existence demeure incertaine, l’exposition explore la puissance créatrice du manque, de la trace et du non-visible.
À la croisée de l’art, de la recherche et du territoire, elle ambitionne de faire dialoguer les formes contemporaines et la mémoire insulaire à travers une approche à la fois sensible, spéculative et scientifique.
Le projet s’inscrit dans une démarche de valorisation du patrimoine immatériel corse et de soutien à la création contemporaine, tout en favorisant le maillage entre acteurs culturels, universitaires et scientifiques à l’échelle régionale tout particulièrement.
Objectifs généraux et spécifiques
Objectifs généraux :
· Soutenir la création contemporaine en milieu insulaire et la diffusion d’œuvres inédites.
· Promouvoir le dialogue entre arts, sciences humaines et patrimoine.
· Contribuer à la dynamisation culturelle du territoire à travers des actions de recherche, de médiation et de transmission.
Objectifs spécifiques :
· Explorer la notion d’absence comme moteur de création et d’imaginaire collectif.
· Favoriser la collaboration entre artistes et chercheurs dans une perspective interdisciplinaire.
· Valoriser le patrimoine immatériel, historique et légendaire de la Corse à travers des formes artistiques contemporaines.
· Développer des actions de sensibilisation à destination du grand public, des scolaires et du public universitaire.
· Renforcer la visibilité de la scène artistique insulaire.
Format et déroulement
Période prévisionnelle : printemps – 2026
Lieux pressentis : espaces patrimoniaux et naturels de Corse (galeries, sites historiques, résidences d’artistes, espaces culturels partenaires).
Composantes du projet :
· Exposition collective (peinture, photographie, installation, recherche plastique).
· Rencontres interdisciplinaires : conférences, tables rondes, projections.
· Ateliers de médiation et échanges avec le public.
· Publication d’un catalogue et création d’un dispositif numérique de restitution.
Publics et retombées attendues
Publics cibles :
· Grand public, visiteurs et touristes culturels.
· Communautés éducatives, étudiants, écoles d’art et universités.
· Chercheurs, artistes, architectes et acteurs culturels.
· Institutions patrimoniales et scientifiques.
Retombées attendues :
· Création d’un espace de réflexion et de diffusion culturelle autour de la thématique de l’absence.
· Renforcement du rayonnement culturel de la Corse par la mise en réseau des acteurs locaux et internationaux.
· Contribution au développement des pratiques de recherche-création et de coopération interdisciplinaire.
· Constitution d’une documentation scientifique et artistique (publication et archives en ligne).
Partenariats et collaborations (en cours de confirmation) :
· Délégation corse des Arts et Lettres de France – partenaire institutionnel.
· Universités et laboratoires de recherche (sciences humaines, architecture, arts).
· Institutions culturelles insulaires : musées, centres d’art, collectivités locales.
· Artistes invités : sélection insulaire ouverte par appel à projets.
Calendrier prévisionnel
Étapes
Période 2026
De Janvier à Mars
Lancement de l’appel à participation, constitution du comité scientifique et artistique, sélection des œuvres et des intervenants, partenariats techniques et médiatiques.
Production et résidences
Avril ou Mai
Organisation de résidences artistiques (trois journées intensives), développement des œuvres et conception de l’exposition.
Vernissage, conférences, tables rondes, ateliers de médiation et diffusion du catalogue.
Budget et accompagnements sollicités
L’organisation et la budgétisation du projet dépendront des accompagnements publics et privés mobilisés (subventions, partenariats et mécénats).
Co-financements sollicités ou envisagés : DRAC Corse (aide à la création et à la diffusion) - Collectivité de Corse (dispositifs culturels et patrimoniaux) - Crédit Mutuel (mécénat culturel) - Association des Arts et Lettres de France - Fondations culturelles et mécènes privés.
Un budget prévisionnel global estimé à ??? couvrira la production artistique, la médiation, les résidences, la communication, et la coordination administrative.
Contact :
Nathalie Roudil Rebillout - 06 23 61 57 69
Représentante des Arts et des Lettres de France – Délégation Corse - institut.noesis@gmail.com |

